

Statistiques immobilières du 4e trimestre de 2024 : l'inventaire s’effrite avec les baisses du taux directeur
Publié le 6 février 2025
Propulsé par les baisses du taux directeur, particulièrement celle du 23 octobre, le marché immobilier québécois a été très mouvementé au quatrième trimestre de l’année 2024. Ces réductions ont accru l’engouement des parties acheteuses, se traduisant par un nombre élevé de ventes et des hausses de prix notables pour les différents types de biens à travers la province.
Lisez la Minute de l’immobilier du 3e trimestre de 2024 pour prendre connaissance des statistiques antérieures !
Sommaire :
- Gatineau : un bond de nouvelles inscriptions insuffisant pour répondre à la demande
- Montréal : une forte progression des ventes
- Québec : des signes de surchauffe
- Saguenay : un inventaire à la baisse
- Sherbrooke : une intensification modérée
- Trois-Rivières : un marché toujours aussi vigoureux
- Analyse des tendances et regard vers le futur
Le bilan du quatrième trimestre met en évidence une tendance déjà observée depuis la mi-année, soit un ralentissement du rythme des nouvelles inscriptions combiné à un niveau de ventes qui reste soutenu. Une hausse impressionnante de 29 % a été enregistrée durant cette période1, comparativement à seulement 5 % pour les nouvelles inscriptions2.
Ces écarts ont directement contribué à une diminution de 2 % de l’inventaire des propriétés à vendre par rapport à l’an passé, et ce chiffre a peu progressé dans les derniers mois3. Par conséquent, les parties acheteuses en quête de leur future demeure font face à un choix encore plus restreint sur le marché.

Sans surprise, cela a un fort impact sur la vigueur du marché. La relation entre les nouvelles inscriptions et les ventes donne des ratios tels qu’observés pendant la pandémie. Les parties venderesses étaient déjà favorisées dans ce contexte et leur avantage continue de croître.

Dans ces circonstances, les délais de vente auraient pu diminuer, mais ils restent similaires à ceux constatés l’an dernier4. En moyenne, il faut compter 61 jours pour vendre une maison unifamiliale, 64 jours pour une copropriété et 75 jours pour un plex de 2 à 5 logements4. Cependant, on observe une augmentation des ventes rapides parmi les propriétés mises en marché durant cette période : en effet, près d’un quart des propriétaires ayant affiché leur demeure sur DuProprio.com ont reçu et accepté une offre d’achat dans les 30 premiers jours suivant l’inscription5.
L’indice des prix médians est toutefois frappé de plein fouet par une capacité de paiement accrue, résultant de la baisse des taux d’intérêt et d’une compétitivité renforcée entre les parties acheteuses. Ce mélange parfait a entraîné une hausse marquante du prix de vente médian à travers le Québec, et ce, pour tous les types de propriétés6. Bien que certains indicateurs suggèrent un marché en surchauffe, le niveau de surenchère demeure relativement stable pour les parties venderesses ayant utilisé le site DuProprio.com au quatrième trimestre de 2024, représentant environ 15 % des transactions résidentielles, soit une croissance de 3 % par rapport à l’an dernier7.

Gatineau : un bond de nouvelles inscriptions insuffisant pour répondre à la demande
La région métropolitaine de recensement (RMR) de Gatineau ne fait pas exception à la tendance. Le nombre de nouvelles propriétés offertes sur le marché a bondi de 10 %8, mais les parties acheteuses ont répondu présent, comme en témoigne la hausse de 26 % des ventes par rapport à l’an dernier9.
Cette augmentation des inscriptions permet de maintenir un certain coussin d’inventaire en comparaison avec l’an dernier (+4 %), malgré une chute abrupte de 12 % relativement au troisième trimestre de 202 410.

Lorsque l’on tient compte de l’inventaire déjà restreint et du rythme des ventes mensuelles au dernier trimestre, on constate que la position favorable de la partie venderesse s’accentue dans cette RMR.

Les délais de vente demeurent courts dans cette région, avec une moyenne de 50 jours pour les maisons unifamiliales, 53 jours pour les copropriétés et 66 jours pour les plex de 2 à 5 logements11.
Déjà l’une des RMR les plus chères, Gatineau enregistre une hausse de prix plus modérée pour l’unifamiliale, avec une augmentation de 5 %. Le prix de la copropriété reste stable, tandis que celui du multiplex croît de 11 %12.

Montréal : une forte progression des ventes
La RMR de Montréal avait enregistré un rythme soutenu de nouvelles inscriptions au cours de la première moitié de l’année13. Cependant, l’essoufflement observé au troisième trimestre s’est poursuivi dans les trois derniers mois de l’année, avec une baisse de 5 %13.
Les transactions, quant à elles, ont connu une augmentation impressionnante de 32 %, la plus forte variation parmi les six RMR à l’étude14. En conséquence, l’inventaire recule par rapport au trimestre précédent, avec une diminution d’environ 3 %15.

Alors qu’un certain retour à l’équilibre semblait prévisible il y a quelques mois, force est de constater que la partie venderesse est toujours en position de contrôle.

Les délais de vente moyens dans la région restent relativement courts. Le processus dure 55 jours pour une maison unifamiliale, 64 jours pour une copropriété et 75 jours pour un plex de 2 à 5 logements16.
La RMR de Montréal, qui affiche des prix médians parmi les plus élevés de la province, poursuit sa progression par rapport à la même période l’an dernier. Le prix de l’unifamiliale augmente de 8 %, la copropriété de 7 % et le multiplex de 9 %17.

Québec : des signes de surchauffe
Depuis le début de l’année, la progression de l’offre de nouvelles propriétés dans la RMR de Québec est restée plutôt stable18, tandis que les ventes se sont maintenues à un rythme soutenu19. Le quatrième trimestre présente un contraste encore plus marqué — les mises en marché n’ont augmenté que de 1 %18, alors que les ventes ont bondi de 26 %19.
L’inventaire ne cesse de s’amenuiser, donnant de moins en moins de choix aux parties acheteuses20. On enregistre une baisse de 13 % par rapport au trimestre précédent et une diminution prononcée de 32 % relativement à l’an dernier20.

Québec atteint actuellement un niveau de dynamisme impressionnant, avec un ratio quasi parfait de 1 pour 1 entre le nombre de nouvelles inscriptions et de ventes. Un pareil équilibre n’avait pas été observé depuis la surchauffe du marché durant la pandémie. Avec un tel ratio, il est évident que les parties venderesses bénéficient d’un avantage considérable par rapport aux parties acheteuses. À ce rythme, c’est la RMR où l’inventaire s’épuiserait le plus rapidement en l’absence de mises en marché.

Les délais de vente moyens ont donc baissé par rapport à la même période l’an dernier 21. Une maison unifamiliale se négocie désormais en 43 jours, une copropriété en 57 jours et un plex de 2 à 5 logements en 52 jours21. Cela représente une réduction d’environ une semaine en l’espace d’une année 21.
De plus, près de la moitié des propriétés mises en ligne au quatrième trimestre sur DuProprio.com ont trouvé preneur en moins de 30 jours, un sommet parmi les 6 régions métropolitaines22.
Avec une telle vigueur de marché, les prix médians atteignent également leur plus haut point. L’unifamiliale enregistre une augmentation de 12 %, la copropriété, 8 % et le multiplex, 12 % 23.

Alors qu’une hausse importante de la surenchère n’a pas été observée à l’échelle de la province, la RMR de Québec présente un portrait différent. Les propriétaires ayant déclaré avoir vendu sur DuProprio.com disent l’avoir fait dans une situation de surenchère 29 % du temps, une augmentation de 9 % par rapport à la même période l’an dernier24.
Saguenay : un inventaire à la baisse
Depuis le début de l’année 2024, les nouvelles inscriptions se font plus rares que l’an dernier, tandis que les ventes continuent leur progression25. Pour le quatrième trimestre, une légère augmentation des mises en marché de 4 % a été observée25, contrastant avec un bond de 22 % du nombre de ventes 26.
Cette tendance explique l’évolution de l’inventaire qui a enregistré un recul important de 11 % par opposition au trimestre précédent et de 18 % par comparaison à la même période l’année passée27. Les parties acheteuses ont de moins en moins de choix dans leurs recherches.

Avec un inventaire en forte diminution et un rythme de ventes soutenu tant ce trimestre que les précédents, le marché s’intensifie et place les parties venderesses dans une position encore plus avantageuse qu’avant.

Dans ce marché vigoureux, les délais de vente moyens de l’unifamiliale ont baissé de 5 jours par rapport à la période équivalente l’an dernier 28. Le multiplex, quant à lui, enregistre une période de 93 jours28. À noter que les ventes très rapides ont également été monnaie courante dans la région : 43 % des propriétaires ayant mis leur demeure en vente sur DuProprio.com pendant le quatrième trimestre ont trouvé preneur en moins de 30 jours29.
Les prix médians poursuivent leur progression en affichant de fortes hausses par rapport à l’an dernier30. L’unifamiliale et la copropriété bondissent de 12 %, tandis que le multiplex connaît une augmentation de 14 %30.

Sherbrooke : une intensification modérée
À l’image de la province, la RMR de Sherbrooke avait connu une croissance constante des mises en marché au cours de la première moitié de l’année, accompagnée d’un rythme de ventes similaire31. Cependant, au quatrième trimestre, les nouvelles inscriptions n’ont gagné que 5 %31, tandis que les transactions ont bondi de 27 %32.
Malgré tout, la région est l’une des rares où l’inventaire tient le coup. Le nombre moyen de propriétés proposées aux parties acheteuses est demeuré stable au cours des six derniers mois, mais un léger surplus par rapport à la même période l’an passé a été remarqué33.

Malgré une certaine accumulation de l’inventaire, la croissance du rythme des ventes contribue fortement à maintenir l’avantage de la partie venderesse, voire à l’accentuer par rapport à pareille période l’an dernier.

Les délais de vente moyens restent similaires à ceux notés l’année dernière pour l’unifamiliale et la copropriété, s’établissant respectivement à 54 et 60 jours34. En revanche, il faut compter 93 jours pour le multiplex, soit une hausse de 28 jours par rapport à la même période l’an dernier 34.
Il est aussi intéressant de noter que le tiers des personnes qui ont utilisé DuProprio.com pour vendre leur demeure pendant cette période l’ont fait en 30 jours ou moins, un résultat supérieur à la normale provinciale35.
Bien que les prix médians n’aient pas augmenté à un pareil rythme dans d’autres RMR, ils ont continué leur croissance. La maison unifamiliale a grimpé de 10 %, la copropriété de 3 % et le multiplex de 24 %, un bond très important36. Ainsi, malgré le fait que les délais de vente pour ces types de propriétés se soient prolongés, les parties venderesses ont vu leur patience récompensée par une forte hausse du prix de vente.

Trois-Rivières : un marché toujours aussi vigoureux
Alors que le marché immobilier de la RMR de Trois-Rivières a la réputation d’être un des plus vigoureux de la province, les dernières tendances montrent davantage une certaine continuité plutôt qu’un accroissement. Une forte baisse des inscriptions avait été signalée au début de l’année 2024, limitant ainsi les possibilités de vente37. Une progression importante de l’offre par rapport à l’année passée (+8 %) s’affiche enfin au quatrième trimestre 37, mais dans un marché aussi dynamique, les ventes ont connu une croissance encore plus marquée, avec une augmentation de 20 %38.
Ce bond du volume de transactions freine donc une potentielle inflation de l’inventaire pour la région. Le nombre de propriétés disponibles maintient le statu quo par rapport au trimestre précédent et enregistre une légère hausse de l’ordre de 3 % par comparaison à l’an dernier à la même période39.

Le rythme de ventes plus soutenu et un inventaire qui peine à augmenter font en sorte que la partie venderesse conserve son avantage dans ce marché.

On pourrait croire que les délais de vente ont fortement diminué, mais ceux-ci ont été discrètement revus à la hausse. Il faut compter en moyenne 42 jours pour une maison unifamiliale, 44 jours pour une copropriété et 62 jours pour un multiplex40.
Les prix médians ont poursuivi leur croissance, notamment pour l’unifamiliale et la copropriété qui ont enregistré des hausses respectives de 12 % et de 16 %41. En revanche, bien que les multiplex aient connu une importante augmentation au cours des derniers trimestres, la progression de leurs prix ce trimestre n’a été que de 1 % par rapport à l’année passée 41.

Environ 16 % des transactions sur DuProprio.com ont été déclarées comme ayant eu lieu dans un contexte de surenchère, ce qui correspond à la norme provinciale pour le quatrième trimestre.
Analyse des tendances et regard vers le futur
Bien que les trimestres précédents permettaient d’entrevoir un retour progressif à un équilibre dans plusieurs RMR du Québec, les baisses répétitives du taux directeur de la Banque du Canada au quatrième trimestre ont modifié les perspectives.
Taux directeur de la Banque du Canada
L’inventaire des propriétés à vendre, qui n’a jamais retrouvé les niveaux prépandémiques, a encore diminué à l’échelle de la Cette régression annule le travail accompli par plusieurs mois de légères augmentations.
Au Québec, l’année 2024 se termine par une forte dynamique du marché. La réduction du taux directeur annoncée le 11 décembre, période tardive dans le trimestre où le marché immobilier était déjà moins actif, n’a probablement pas révélé son plein impact.
L’année 2025 pourrait commencer avec une poursuite sur la lancée des tendances observées au dernier trimestre. C’est d’ailleurs ce que l’on remarque actuellement chez les personnes ayant déclaré avoir vendu avec DuProprio.com, où une augmentation de quasi 50 % des ventes par rapport à l’année passée a été constatée à la mi-janvier42.
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